"En tant qu'artiste, je crois que rien n'est plus symbolique et fort que de mettre son art au service de sa communauté ou de son histoire. En tant que parfumeur, j’ai eu l’honneur de créer une installation olfactive en forme de diptyque, présentée dans le cadre d’une exposition temporaire de 3 ans sur le thème: Ma vie au Textile.

Le parfum "Hymne aux tisserands" a pour but d'insuffler une mémoire citoyenne olfactive et affective en rendant hommage aux travailleurs de l'ancienne fabrique de coton de la ville. Au cours de mes recherches, j'ai recueilli des impressions et des souvenirs d'anciens travailleurs et citoyens dans mon Moleskine.

Des idées fortes ont émergé de ces échanges: l’importance de mettre l’accent sur le travail, la volonté et la fierté, essence même du tisserand. De ces rencontres touchantes est également sorti un poème que j'ai écrit pour expliquer l'intention narrative olfactive à ceux qui ont tissé l'histoire de la région. Il est inscrit à l'intérieur du cahier d'un artiste, avec une vieille photo d'ouvriers dans la première partie du diptyque en verre, à la manière d'un précieux artefact.

Le parfum se trouve dans la deuxième partie de l'installation murale. On peut deviner sa présence par une icône en forme de nez suivie d'un texte indiquant d'approcher, d'appuyer sur un bouton et de sentir. La note de tête ozonique rappelle la proximité du barrage hydroélectrique, moteur principal de la centrale. Les notes de cœur, autour d’un accord sur du foin humide, rappellent l’odeur du coton brut humide et matelassé. Les notes de fond sont lourdes et chaudes, comme l’air ambiant et les bruits assourdissants qui régnaient à l’usine. Ayant fondé ma famille à Magog et originaire de la région, je porte fièrement cette histoire puisque certains membres de la famille de mon père travaillaient à la Textile avant sa fermeture. J'espère les honorer aujourd'hui."
- Alexandra Bachand

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Hymne aux tisserands (poème jumelé au parfum)

Moment d’arrêt olfactif rendant hommage aux tisserands, à l’image d’une photo argentique de l’époque. Parfum de labeur et de fierté méritée.
Une odeur complexe, humaine, comme le tissage de centaines de fils de coton entrelacés. Un parfum tel un hymne aux travailleurs de la filature, ces femmes et ces hommes qui de leurs mains, ont tissé l’histoire de la région.

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